Façon dont les objets et les lieux se partagent l’espace ; la répartition peut revêtir des formes diverses : semis régulier ou irrégulier, concentration ou dispersion, spécialisation, ségrégation (par rejet de populations ou d’activités). La densité (rapport entre le nombre d’objets et une surface déterminée) est un moyen de mettre en évidence la répartition.
La répartition spatiale (ou distribution spatiale) indique comment un objet couvre un espace: l’étude de la répartition spatiale permet de mettre en évidence des formes particulières, des concentrations, des dispersions …
Décrire une répartition spatiale implique:
- d’utiliser un vocabulaire adéquat:
- vocabulaire de spatialisation: au nord de, au sud de…;
- vocabulaire adapté à l’objet décrit: dans la plaine alluviale, à proximité de telle ou telle fonction… (voir les notions du programme);
- vocabulaire adapté à la variable décrite: le nombre de personnes ou la densité de personnes, le taux de chômage, la vitesse des vents à x mètres d’altitude …
- d’utiliser des repères spatiaux pertinents:
un repère spatial est pertinent dès lors qu’il permet de mettre en évidence la manière dont l’objet se répartit dans l’espace. Ces repères peuvent soit caractériser une continuité (la population se concentre de manière remarquable le long du Gange, de l’Indus et du Brahmapoutre) ou caractériser une rupture (la population s’étend au nord jusqu’à l’Himalaya qui marque une rupture au nord de laquelle, la population est très peu présente).- Soit ces repères sont connus (par exemple au terme du 2e degré aux échelles mondiale et continentale et au 3e degré aux échelles européenne et belge). L’élève doit alors être à même de sélectionner ceux qui sont pertinents de mémoire.
- Soit la description se fait à une autre échelle (ou à celles énoncées plus haut pendant l’apprentissage) et l’élève doit alors être à même, sur base d’une carte, d’identifier les repères qui font sens et de trouver leur nom.
Les critères de qualité de la description d’une répartition spatiale sont donc:
- la mobilisation du vocabulaire adéquat;
- la mobilisation de repères spatiaux pertinents en nombre suffisant pour mettre en évidence des disparités spatiales et /ou pour permettre , à quelqu’un qui n’a pas la carte sous les yeux, de se représenter cette répartition.
Points d’attention
La capacité d’un élève à verbaliser une répartition spatiale est un élément clé pour communiquer des informations spatiales, au même titre qu’un élève doit être à même d’écrire dans le respect du vocabulaire, de la syntaxe et de la grammaire en français.
Cette capacité va au-delà de la simple communication. En effet, dès lors que l’élève a mobilisé des repères spatiaux pertinents (qui traduisent des ruptures et/ou des continuités), il a dès lors des clés pour expliquer ultérieurement cette répartition. Ces éléments permettent de proposer des hypothèses qui sont spatialement fondées.
C’est donc une tâche essentielle pour mettre en oeuvre une démarche géographique. C’est aussi un élément particulièrement complexe, au même titre que l’apprentissage de l’écriture en français. Cela nécessite la capacité à lire des représentations de l’espace, à décoder éventuellement une légende, à maitriser le vocabulaire de spatialisation, à maitriser un vocabulaire sp&cifique à ‘objet décrit, à identifier ce qui organise des continuités et des ruptures spatiales…
Il faut donc prendre le temps pour amener progressivement les élèves à une maitrise suffisante qui permette de communiquer dans des situations sociales habituelles (il ne faut donc pas en faire des spécialistes qui utiliseraient des termes inaccessibles pour un citoyen).
Une des étapes pour conduire à cette verbalisation passe d’abord par la représentation graphique (annoter une représentation de l’espace). C’est en effet une démarche plus simple dans la mesure où elle nécessite moins de bagages. Cette étape permet aussi de vérifier avant tout si l’élève a bien vu ce qu’il devait voir. C’est aussi une étape où il peut déjà mettre en évidence des éléments spatiaux qui organisent la répartition sans devoir nécessairement les nommer (fleuve, montagne, limite administrative …).
Une grille d’évaluation d’une production pourrait reprendre ces critères.
Critères | Indicateurs |
La description mobilise un vocabulaire adéquat:
|
Les indicateurs précisent ce qui est attendu compte tenu du niveau des acquis des élèves:
|
La description mobilise des repères spatiaux pertinents
|
Liste des repères spatiaux qui doivent être connus de mémoire et qui sont pertinents par rapport à l’objet décrit. Tous ne doivent pas être mobilisés, l’enseignant précise le nombre attendu dans la consigne. Ces indicateurs visent des descriptions à une échelle continentale, mondiale, européenne ou belge selon le niveau des élèves.
Liste des repères spatiaux qui ne sont pas connus de mémoire et qui sont pertinents par rapport à l’objet décrit. Tous ne doivent pas être mobilisés, l’enseignant précise le nombre attendu dans la consigne. Ces indicateurs visent des descriptions à une échelle régionale ou locale. L’élève dispose d’un support cartographique pour les sélectionner et les nommer |
La description met en évidence des inégalités dans la répartition | L’élève organise son commentaire de manière à mettre en évidence des inégalités en termes de répartition. |