Atouts/contraintes spatiales

  Concepts disciplinaires

En superposant la carte politique, du relief et de l’hydrographie à la carte de la population, l’élève a identifié un lien entre l’occupation des espaces et le relief.  Dans le cas observé, il peut émettre l’hypothèse qu’une plaine alluviale facilite les activités humaines et donc l’occupation du sol à cet endroit. À l’inverse, il peut émettre l’hypothèse que le relief est trop contraignant pour des activités humaines à un autre endroit.

En changeant d’échelle jusqu’à l’identification de l’occupation du sol, il vérifie la pertinence ou non de ses hypothèses.

À titre d’exemples, les deux observations repérées sur la vue verticale ci-dessous et le profil du relief associé (réalisation avec Google Earth).

Dans le cas de la plaine du Gange, l’élève observe une occupation du sol dominée par des cultures sur des parcelles rectangulaires de petite taille (quelques ares à moins d’un hectare) qui découpent l’espace de manière irrégulière. Tout l’espace est plat et est mis à profit pour l’agriculture (qui domine l’occupation du sol) et l’habitat est concentré en ilots denses (pas ou peu de dispersion dans la campagne). Un relief plat et une eau en abondance facilitent le développement de l’agriculture (atouts).

Dans le cas du contrefort de l’Himalaya, même là où l’altitude n’est pas très importante (moins de 1000 mètres sur l’avant-plan de l’observation), l’élève observe des versants avec de fortes pentes. Seuls les fonds de vallées sont mis en valeur pour l’agriculture. C’est la forêt qui domine l’occupation du sol. Les pentes compliquent le développement de l’agriculture (contraintes).

La question suivante permet de mobiliser la connaissance du concept géographique d’atouts et de contraintes spatiales: “Quels éléments  de l’environnement* (naturel et humain) facilitent ou compliquent une occupation du sol ou un aménagement spécifique?

*L’environnement est l’ensemble des éléments naturels et humains qui entourent un individu ou un groupe qui peuvent interagir entre elles et sur l’individu ou le groupe (milieu de vie).

Éviter toute forme de déterminisme

La relation entre l’occupation du sol et le relief ne peut pas être généralisée à partir des deux exemples ci-dessus. À l’échelle des deux premières cartes, on distingue des espaces qui semblent ne pas s’accorder avec cette relation : au nord du massif himalayen, où la population est quasi inexistante, le relief est peu accidenté alors que des reliefs semblables ailleurs sur la vue sont densément peuplés. D’autres contrexemples peuvent s’observer dans le milieu intertropical notamment dans le cas du bassin de l’Amazone ou du fleuve Congo.

C’est en multipliant les exemples et les contrexemples que l’élève développera sa capacité à nuancer ses propos et à éviter des conclusions hâtives face à un cas nouveau.

Comprendre la complexité

Il développera aussi le réflexe de faire progressivement appel à des composantes de l’espace variées en se souvenant que dans l’un ou l’autre cas observé, des composantes spatiales différentes avaient été retenues pour comprendre une répartition spatiale.