La granularisation correspond au fait de structurer le contenu d’une formation sur base de grains pédagogiques.
Le grain pédagogique :
- correspond à un objectif identifié en termes d’acquis d’apprentissage;
- correspond à une situation d’apprentissage cohérente et autonome;
- contient l’ensemble des supports et des consignes pour atteindre l’objectif.
D’un point de vue technique, il comporte en lui même toutes les informations qui lui permettent de communiquer avec l’apprenant: titre, objectif, durée, critères pour évaluer la maitrise attendue …
la granularisation se distingue des objectifs opérationnels en ce sens qu’elle fusionne ces objectifs et les moyens de les attendre.
Pour construire un grain, il faut se poser les questions suivantes:
- que devront savoir ou savoir faire les apprenants à la fin de ce grain (acquis d’apprentissage) ?
- comment les apprenants vont-ils apprendre et s’exercer ?
- comment évaluer les acquis de l’apprentissage visé ?
L’organisation des grains doit pouvoir s’envisager de différentes manières: thématique, chronologique, difficulté croissante, démarche disciplinaire …
Exemple
Contexte du grain
Dans le cadre de la formation géographique, pour traiter des enjeux spatiaux à l’échelle de la Belgique (étalement urbain, disparités socioéconomiques N/S, accès aux fonctions du territoire …) un élève doit être à même de décrire une répartition à l’échelle de la Belgique ou ses Régions en utilisant des repères spatiaux pertinents. Sans cette capacité, la communication relative à des objets ne sera pas possible. Le grain va consister à mettre en place chez les élèves la connaissance d’un ensemble de repères spatiaux et de les exercer à mobiliser ces repères pour communiquer la répartition d’objets à l’échelle de la Belgique. |
Supports: atlas numérique de Belgique |
Durée : 50 minutes |
Consignes
Sur base des répartitions ci-dessous (p.ex. projetées en classe), en vous aidant de l’atlas papier, rédigez un commentaire en quelques mots pour décrire les espaces mis en évidence (numérotés) en utilisant des repères spatiaux pertinents (qui permettent de décrire la continuité spatiale de l’objet ou une rupture spatiale). Pour le dire en d’autres mots, rédigez un commentaire en quelques mots pour décrire les espaces mis en évidence pour communiquer leur situation à quelqu’un qui n’a pas la carte sous les yeux. Le support avec la répartition de la population par commune en Belgique est annoté avec des espaces, pour les autres cartes, faire la même démarche en mettant en évidence des espaces “pleins” et/ou des espaces “vides”. La nature des répartitions spatiales sera fonction de l’enjeu, du thème… développé en classe.
|
Structuration: 15 minutes
Présentation de la carte de Belgique avec les repères mobilisés lors des exercices et qui sont à connaitre. La carte a préalablement été réalisée par l’enseignant avec les repères de base. Il y ajoute les éventuels repères supplémentaires indiqués par les élèves. |
Évaluation: 10 minutes
Sur base d’une carte de Belgique avec la répartition d’un objet nouveau (mais d’un genre familier, des répartitions avec un figuré en cercle dont la taille varie en fonction d’une valeur absolue dans le cas de l’exemple) et demander aux élèves de décrire un espace mis en évidence en utilisant des repères spatiaux pertinents. La nature de la répartition spatiale sera fonction de l’enjeu, du thème… développé en classe. |
Remédiation – Consolidation: 25 minutes
En fonction des résultats de l’évaluation, proposer de décrire d’autres répartitions en les contextualisant explicitement par rapport à l’enjeu, au thème… développé en classe. Par exemple, s’il est question d’éclairer les tensions entre le N et le S du pays, présenter une série de variables qui traduiront des disparités N/S. |
Un autre grain pourrait être en lien avec la connaissance de quelques répartitions spatiales à l’échelle de la Belgique ou de ses Régions et la capacité à mobiliser ces répartitions de manière spontanée pour faire des liens avec une répartition spatiale nouvelle et éclairer cette dernière. Par exemple, face à la répartition spatiale de la production de céréales en Belgique, faire spontanément le lien avec la répartition de la population, du relief et des précipitations. On identifie que ce grain nécessite l’apprentissage du premier. L’enseignant choisira peut-être d’établir une hiérarchie en termes de complexité pour organiser les grains ou alors il choisira la méthode d’imbrication de grains (leur mobilisation au moment où une difficulté est rencontrée).
… et ainsi de suite